Cédric BUGNON 06 décembre 2019 Interview


Anthony Rappo : ''On me reverra sur un VTT''

Si le Neuchâtelois range ses espoirs de professionnalisme, il reste passionné et continuera de pédaler.

© Freddy Guérin - Direct Vélo

Le Neuchâtelois Anthony Rappo a choisi, au terme d’une fin de saison particulièrement réussie, de mettre ses ambitions de professionnalisme de côté pour reprendre le chemin des études. Malgré cela, nous reverrons l’ancien champion suisse élite national sur un VTT dès la saison prochaine, mais sans contrainte, juste pour le plaisir.

Anthony, on t’a vu terminer la saison en boulet de canon avec plusieurs bons résultats sur le plan international. On peut dire qu’il s’agit d’une saison réussie ?

Je dirais plutôt que le début de saison a été compliqué, je n’avais pas forcément un calendrier qui me convenait bien avec le Tour de Normandie et le Tour de Bretagne, des courses de rouleur où il était difficile pour moi de faire des résultats. J’ai plutôt travaillé pour l’équipe. J’ai également eu un coup de moins bien au milieu de la saison, à la période des championnats suisses. Je pense que je me suis trop entraîné et que je me suis cramé. Je me suis ensuite bien reposé et j’ai effectivement réalisé une excellente fin de saison avec deux top 5 en international (ndlr : 4e et 5e d’étape sur le Tour d’Alsace et le Giro della Regione Friuli Venezia Giulia). On peut donc dire que j’ai terminé sur une bonne note.

Est-ce que tu as eu des contacts avec le monde professionnel suite à ces excellents résultats ?

Malheureusement non, personne ne s’est approché de moi. J’ai profité de ma 4e place lors du Tour d’Alsace pour justement effectuer quelques demandes et profiter de l’élan que j’avais pour tenter de décrocher quelque chose. Mais dans le vélo, il ne faut pas seulement un ou deux résultats, mais plutôt 4 ou 5 gros résultats pour que les managers soient intéressés. Il faut gagner des courses pour viser plus haut. Et puis ce n’est pas simple de contacter une équipe sans avoir le contact précis du directeur sportif qui s’occupe du recrutement. Souvent on arrive dans un secrétariat, qui ne transmet pas à la bonne personne, et cela ne marche jamais. Je n’avais pas de manager et pas beaucoup de contacts dans le cyclisme à l’étranger. Bref, c’était compliqué.

Avec ton expérience, quel conseil donnerais-tu à un junior qui souhaite faire carrière dans le vélo ?

Je ne suis peut-être pas le mieux placé pour donner des conseils car j’ai eu un parcours particulier, je suis arrivé dans le milieu du vélo à la fin de mes années espoirs. Mais si je dois donner un conseil, c’est de prendre un manager. Je pense que c’est une excellente chose que d’avoir une personne qui possède des contacts et qui accepte de t’aider. En étant Suisse, et sans contact autour de toi, c’est très difficile d’aller plus haut. Ensuite, il faut de toute façon faire des résultats. Ensuite, il ne faut pas perdre trop de temps, on passe pro de plus en plus tôt dans le cyclisme actuel et après les années espoirs, à moins d’être une énorme machine, c’est vraiment difficile.

Tu as fait le choix d’arrêter ta carrière. Quelle sera ta vie après le vélo ?

Je ne vais pas complètement abandonner le vélo. On me reverra sur des courses VTT, ce sera un retour aux sources. Mais ce sera pour le plaisir, sans aucune contrainte. Et je sais que de cette manière, cela ne me manquera pas, sauf peut-être quand je verrai les courses à la TV ou les copains partir rouler. Mais j’ai un autre objectif professionnel désormais. Mon but est de reprendre les études en cours d’emploi en septembre 2020 en tant qu’ingénieur en microtechnique. C’est une formation qui dure 4 ans et je serai vraiment tourné là-dessus !


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