© Yann Rithner |
La manière dont nous nous percevons nous-même et par rapport aux autres influence directement notre comportement et donc nos performances au sens large (personnelles, professionnelles, sportives, ou encore artistiques). Cela impacte également indirectement notre estime voire notre confiance en nous. Eric Berne, fondateur de l’analyse transactionnelle notamment, a développé le concept des « Positions de vie » que je vais essayer de vous retranscrire ci-après.
Lorsque nous nous retrouvons impliqué dans une certaine situation, aux cotés d’autres personnes, nous procédons forcément à une évaluation des différentes parties en présence, y compris nous-même. Autrement dit, nous faisons une auto-évaluation de nous-même, par rapport aux autres, que nous évaluons également. Il en découle une appréciation positive (+) ou négative (-) que nous nous donnons à nous-même et que nous donnons aussi aux autres. La résultante de cette double évaluation peut être résumée avec quatre positions différentes qui permettent de caractériser cette appréciation du soi et des autres dans une situation donnée : +/+, +/-, -/+, -/-.
La position +/+ :
Je me respecte et suis conscient de ma valeur. Je respecte également les autres et suis conscient de leur valeur.
« C’est comme si nous étions tous égaux, tout peut alors se passer. »
La position -/+ :
Je me dévalorise mais je valorise les autres.
« C’est comme si je partais battu d’avance. »
La position +/- :
Je me valorise mais je dévalorise les autres.
« C’est comme si c’était gagné d’avance. »
La position -/- :
J’ai une image négative de moi-même et j’ai également une image négative des autres.
« C’est comme si nous étions tous nuls, situation pas motivante ni constructive. »
Peu importe que l’appréciation soit objective ou subjective, la position dans laquelle nous nous retrouvons influence fortement nos comportements et nos relations avec autrui. Selon la situation, il arrive que nous puissions librement « choisir » de nous retrouver dans l’une ou l’autre de ces quatre positions. Mais il se peut aussi que nous soyons contraints de prendre une position plutôt qu’une autre, lorsque des composantes de notre environnement nous contraignent. C’est-à-dire que la position que nous prenons dans une situation donnée est conditionnée par plusieurs composantes, par exemple : la situation en question, le contexte dans lequel elle se déroule, les personnes également concernées, nos valeurs personnelles, nos compétences et capacités respectives, nos expériences passées, notre aptitude à réagir dans le moment présent et nos expectations futures. Cependant, nous n’avons pas forcément d’emprise sur tout ou partie de ces composantes. Parfois nous pouvons maîtriser l’une ou l’autre d’entre-elles, ce qui nous permet de prendre une position plutôt qu’une autre, alors que d’autres fois nous les subissons et cela nous met dans une certaine position, malgré nous.
Quoi qu’il en soit, toutes ces positions dans lesquelles nous nous sommes successivement retrouvé lors de différentes situations qu’il nous a été donné de vivre dès notre plus jeune âge, celles-ci nous ont grandement influencé hier, nous influencent encore aujourd’hui et nous influenceront toujours demain, à moins que… Il faut comprendre que nous nous construisons à travers toutes ces positions déjà vécues et qu’il est possible que nous « nourrissions », consciemment ou inconsciemment, l’une de ces positions plutôt qu’une autre, encore et encore, jusqu’à ce que celle-ci devienne comme ancrée en nous et que cela nous pousse à nous mettre (presque) toujours dans une position identique, dans n’importe quelle situation. C’est ce qui peut amener certaines personnes à renforcer leur confiance en elles par rapport aux autres car elles vivent (presque) toujours une situation dans une position qu’elles perçoivent positivement. A contrario, cela peut les amener à développer un manque de confiance en elles lorsqu’elles n’arrivent jamais (ou rarement) à se percevoir positivement dans une situation.
Vous l’aurez compris, notre vécu crée en nous ce que l’on appelle des croyances, c’est-à-dire une réalité basée sur nos perceptions passées et que nous avons tendance à répliquer sans cesse dans le présent et le futur. Une réalité que nous voyons comme LA réalité, mais qui, finalement, n’est que NOTRE propre réalité.