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Henry Lawton a été le junior le plus en vue du pays au niveau national. Vainqueur du classement annuel national de Swiss Cycling, c’est logiquement qu’il s’est également adjugé le Challenge des juniors de la Pédale Romande. Courant actuellement sous les couleurs britanniques, le coureur du VC Lancy espère pouvoir représenter la Suisse sur des épreuves internationales dans très peu de temps, et ainsi renforcer son expérience sur les grosses épreuves.
Henry, tu remportes le Challenge des juniors, signe de ton excellente régularité. Quel bilan tire-tu de ta saison ?
Je suis satisfait. Cela a été un peu difficile par moment avec mes examens de maturité. J’ai dû un peu freiner en avril-mai et je n’ai donc pas pu être dans la forme que je voulais sur certaines courses comme le Tour du Pays de Vaud. Mais je suis content car j’ai réussi à entrer à l’université tout en réussissant à être performant d’un point de vue sportif.
Tu as réussi 11 podiums au niveau national ! Mais tu as eu un peu moins de réussite au niveau international. Comment l’explique-tu ?
Déjà, le niveau international est très différent du niveau national. Le décalage est vraiment énorme. On est en retard pour diverses raisons, notamment la scolarité. Mais après on a aussi une plus grosse marge de progression. Maintenant, il y a aussi ma naturalisation qui est en cours mais ce n’est pas encore fait, et cela m’embête pas mal car je suis forcément moins sélectionné. On avait déjà essayé d’accélérer les choses avec l’équipe suisse mais cela n’a pas fonctionné. Normalement, il faut que j’attende encore une année pour qu’il soit considéré que j’ai vécu 10 ans en Suisse, condition nécessaire à la naturalisation.
Heureusement, j’ai pu disputer quelques courses avec Talent Romandie, grâce à des exceptions au règlement accordées par l’UCI, c’est déjà mieux que rien. Je pense que le décalage entre mes résultats au niveau national et international vient de là : les coureurs sélectionnés régulièrement en équipe nationale n’arrivaient pas forcément aussi reposés et en forme que moi sur les épreuves nationales. Ce que je veux dire, c’est qu’avec un plus grand calendrier international, peut-être que je ne faisais pas une aussi bonne saison nationale. C’est impossible de comparer. Mais maintenant, j’arrive dans la catégorie espoir et j’espère vraiment pouvoir intégrer rapidement l’équipe suisse.
Et tu n’as jamais eu de contact avec l’équipe nationale du Royaume-Uni ?
Oui, il y en a eu. Je les ai contactés pour savoir si eux pouvaient faire quelque chose pour moi, mais ils ont répondu de manière polie qu’ils se fichaient un peu de leurs coureurs à l’étranger car il y a un très gros réservoir de talents là-bas. En gros, ils ne s’embarrassent pas avec des démarches compliquées.
Tu pratiques avec succès la route et la piste. Est-ce que tu comptes te spécialiser dans l’une de ces disciplines ?
Je ne sais pas. J’aime beaucoup les deux disciplines et je n’ai pas vraiment de préférence. Ce qui est sûr c’est que je n’aimerais pas rejoindre une équipe qui m’interdirait de faire de la piste l’hiver. Je trouve qu’un hiver sur la piste, cela te met « une dent de plus » en quelque sorte. Quand tu reviens sur la route, tu vois la différence. Et quand tu reviens de la route à la piste, tu as l’endurance que les purs pistards n’ont pas. Pour moi, la route ne va pas sans la piste, et inversement.
Quels sont tes objectifs pour la saison à venir ?
Progresser ! Et il y aura aussi la qualification élite en vue de 2021 même si on sent bien que le nouveau système mis en place en 2019 a été conçu pour qu’il y ait moins de coureurs qui passent dans la catégorie supérieure. Ce sera ma première année à l’université, et je ne me mets donc aucune pression au niveau des résultats. Je veux simplement découvrir le niveau U23 et peut-être effectuer des courses internationales si j’en ai l’occasion. Mais si ce n’est pas le cas, ce n’est pas grave de rester à un niveau national pour une première saison chez les espoirs.