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Quand Loris Rouiller (VC Echallens) est tombé dans les bras de sa mère, quelques souffles après avoir passé la ligne de la course juniors des Mondiaux de cyclo-cross 2018, à Valkenburg (Pays-Bas), ce sont bien plus que des larmes qui ont été évacuées. Des semaines durant, la perspective d'un maillot arc-en-ciel avait provoqué une pression incommensurable sur les épaules du Vaudois. "Je n'arrêtais pas d'y penser", admet le garçon de bientôt 18 ans, qui finit 16e à 2'08'' du titre.
Samedi, sa carrure déjà impressionnante pour un junior a fini par craquer sous tant d'attention des médias et du public. Et forcément, la déception était à la hauteur des attentes. "Je n'avais pas la boule au ventre, mais en réfléchissant à cet objectif des championnats du monde, cela me travaillait", susurrait le coureur d'iko Enertherm Beobank.
La journée avait pourtant bien commencé. Rapidement seul en tête, Loris Rouiller a encore profité de la chute de ses rivaux directs, dont le Tchèque Tomas Kopecky, pour accroître son avance dès le premier tour. "Mais je me sentais déjà à bloc", tranche le citoyen de Belmont-sur-Lausanne (VD). "J'ai essayé de récupérer et le groupe derrière moi est revenu. Tomas Kopecky a ensuite imposé un gros rythme."
Lorsqu'un deuxième candidat au titre, le Britannique Ben Tulett -futur champion du monde- a relancé les hostilités, Loris Rouiller s'est très vite retrouvé distancé. Adieu, alors, tout espoir de victoire. "Mentalement, c'était une grosse déception. J'étais cassé psychologiquement. C'était un objectif qui s'envolait", lance-t-il sans vraiment retrouver tous ses esprits. "En plus, j'avais mal au dos."
Loris Rouiller doit encore disputer plusieurs cyclo-cross du calendrier UCI avant de mettre un terme à sa saison. Un millésime 2017-2018 qui restera pour le moins faste avec le titre de champion de Suisse, la place de numéro 1 mondial junior et, surtout, le sacre aux championnats d'Europe. Nul doute que le garçon apprendra de l'échec du jour.