Adrien Chenaux : «Ma forme est à son sommet»

Vingt-quatre secondes. C'est ce qu'il a manqué à Adrien Chenaux (Team VTT Papival - Bergamont) dimanche à la BerGiBike pour décrocher une seconde victoire de rang à domicile. Battu par le colosse Urs Huber, le Fribourgeois de 26 ans n'a pas à rougir de sa performance. A contrario, elle lui envoie un signal plutôt positif pour la suite de la saison, ponctuée par les rendez-vous internationaux et le Grand Raid (5e en 2017).


Adrien, tu as manqué la victoire pour si peu dimanche à Bulle. Le vis-tu comme une déception ?

La victoire n'est effectivement pas loin, mais je ne prends pas cette seconde place comme une déception ! Au contraire, au vue du scénario de cette BerGiBike 2018, je suis vraiment très satisfait de ma performance. Je suis tombé contre un redoutable adversaire en la personne d’Urs Huber. Être si proche de lui sur une course pareille montre bien que j’évolue à un super niveau et que ma forme est à son sommet.


À La Roche, Urs Huber et toi étaient encore roue dans roue. À quelle moment la différence s’est-elle produite ?

Nous avons roulé le trois-quarts de la course ensemble en collaborant de manière idéale. Ce fut une course rapide dès le départ et cela me convient plutôt bien. La décision s’est faite dans le bon "raidar" au dessus de Villarlod. Là, Urs Huber a pu relancer et il m’a rapidement pris entre 20 et 30 secondes. Durant les 20 derniers kilomètres, je n’ai pas lâché le morceau en revenant quasiment sur lui dans les Monts de Riaz. Il a donc suffi d’une petite différence à un moment donné pour qu’il me distance. La bataille entre nous deux fut belle !


Terminer néanmoins si près d’un coureur comme Urs Huber est un signe de ta bonne condition actuelle. Tu confirmes ?

Effectivement. Ma performance, comme celle d'il y a deux semaines à Évolène, me prouve que j’ai fait un bon choix dans la planification de ma saison. Autant, en 2017, j’avais été surpris de pourvoir remporter quelques courses, autant, cette année, je suis surpris d’être si proche de coureurs très expérimentés comme Urs Huber. Il dit d’ailleurs lui-même être en très bonne forme également !


Où se situent tes prochains objectifs ?

Je suis donc, sans le cacher, dans une période que j’avais logiquement coché avec ces belles courses du mois de juin qui se poursuivront dès ce week-end en Engadine, avec l'Engadine Bike Giro. Il y aura un très beau plateau, mélangeant coureurs marathons et cross-country. Cela promet une course passionnante sur trois jours. Ensuite, je me focaliserai sur le Grand Raid avec comme objectif de faire «aussi bien» qu’en 2017 (5e en 6h23, ndlr). Je ne me mets aucune pression et j’ai vraiment en tête de prendre un maximum de plaisir, malgré la difficulté de l’effort. Tout en donnant le meilleur de moi-même. D'autres très belles courses, comme l’Eiger Bike ou le Nationalpark Marathon à Scuol, devraient une nouvelle fois bien me convenir.


Les Mondiaux de VTT marathon, à Auronzo di Cadore (Italie, 14-16 septembre) constituent-ils un point de passage obligé ? Nourris-tu déjà des ambitions pour ce rendez-vous international ?

Cette grande échéance est inscrite dans mon programme ! Je devrais me rendre en Italie avec mon coéquipier du Team VTT Papival - Bergamont Emilien Barben. On avait déjà tenté l’expérience voilà deux ans en France et c’est véritablement la course de VTT marathon la plus relevée de l’année. L’édition 2018 va avantager les grimpeurs et c’est donc pour moi l’occasion de se frotter une nouvelle fois au gratin mondial. Il faudra voir comment ma condition sera à la fin de l’été. Il est difficile par rapport à une course de ce type de donner un objectif précis. Terminer dans le premier tiers d’un championnat du monde VTT marathon représenterait déjà une excellente performance pour un coureur élite comme je le suis face à une concurrence professionnelle !