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Mikaël Bouget remplacera le Néo-Zélandais Ross Machejefski dès le mois de juillet. Ce Français d'origine (il vient de Saint-Etienne, ndlr), établi en Valais, arpente pourtant depuis plusieurs saisons les vélodromes helvètes. S'il entend s'appuyer sur l'expérience de l'indétrônable Daniel Gisiger, Bouget s'impatiente d'apporter sa nouvelle vision aux cadres nationaux. Comme une transmission de témoin.
Mikaël, pourquoi avoir accepté ce poste de coach national des pistards ?
J'avais besoin d'un nouveau challenge. J'appréciais le fait d'être coordinateur et pas seulement entraîneur. Il y a une dimension plus grande qu'un seul suivi. Nous avons un projet à mettre en place. Ici, il est de taille olympique. Il faut pour cela collaborer avec toute une équipe. Avec Daniel Gisiger, nous serons co-responsables des pistards. Derrière, il y a une vraie idée de transmission. Je suis touché que Daniel m'ait approché pour une proposition.
Le circuit World Tour ne risque-t-il pas de vous manquer ?
Jusqu'à la fin de la saison, je reste engagé à temps partiel par l'équipe AG2R La Mondiale. Comme mon prédécesseur Ross Machejefski partait fin juin, la fédération recherchait quelqu'un pour le remplacer. Chez AG2R, je ne pouvais pas partir du jour au lendemain. Alors, je poursuis une grande partie de mes missions dans l'équipe.
Si cela sera un manque ? Je ne sais pas de quoi demain sera fait ! Je suis passionné avant tout de cyclisme, même si je possède moins d'expériences sur la piste. Pourtant, je porte de forts intérêts sur la discipline. Grâce à un parcours connu et fermé, nous pouvons mesurer davantage d'éléments en comparaison de la route.
Comment reprend-t-on une équipe de poursuite en milieu de préparation pour les Jeux Olympiques 2020 ?
C'est vrai que c'est à la fois court et long. En deux ans, je n'aurai pas le temps de tout changer. L'idée reste de travailler dans la continuité de l'entraîneur précédent. J'apporterai mes connaissances et de l'expérience.
Dans le même temps, les jeunes commencent à se montrer. Peut-être, également, que certains coureurs élites nourriront moins d'intérêt dans le projet avec le changement d'entraîneur et prendront d'autres choix de vie. Cela pourrait agir comme un déclic.
Pour assurer la transition, j'ai déjà rencontré Ross Machejefski. Je le ferai une fois encore la semaine prochaine. Comme j'assure l'entraînement de Gaël Suter, je vois ce qui se réalise au niveau du cadre national.
Conserverez-vous les mêmes ambitions que votre prédécesseur, Ross Machejefski, dans la course olympique ?
Qualifier un maximum de coureurs reste le premier objectif. Et cela dans les disciplines de l'endurance et du Madison, sur laquelle nous étions absents aux JO 2016. Nous souhaitons toujours qualifier au moins un homme sur l'Omnium et une équipe en poursuite.
Les filles sont désormais intégrées au cadre national. Nous voulons en qualifier, même si elles ne seront pas encore suffisamment nombreuses pour monter une équipe de poursuite. En Madison, cela reste possible.
Quelle(s) expertise(s) supplémentaire(s) souhaitez-vous apporter au suivi des pistards nationaux ?
Venir d'une autre discipline me permet d'apporter un regard neuf et du recul. En même temps, je pourrais m'appuyer sur l'expérience de Daniel Gisiger. Pour l'heure, je pose plus de questions que je n'apporte de réponses. J'ai encore un oeil naïf sur certaines choses. Pour Daniel, cela peut être bénéfique. Il pourrait remettre en question certains principes qu'il considérait peut-être comme établis.
Chez AG2R, j'avais en charge le développement matériel et le positionnement aérodynamique. Pour la piste, ces deux points se révèlent essentiels. Dans ce domaine, je peux amener mon savoir-faire. Je travaillerais aussi en étroite collaboration avec les scientifiques de Macolin (BE).
Allier l'expérience et l'apport des données scientifiques seront vraiment mes buts. En plus, j'aimerais voir progresser l'organisation et mettre en place de nouvelles choses, selon les moyens à disposition.
Quelle relation entretenez-vous déjà avec les membres de l’équipe nationale ?
J'apprends peu à peu les connaître. Je rencontre tour à tour les coureurs. J'ai déjà pu, par le passé, échanger avec Théry Schir, Cyrille Thièry et Frank Pasche. Claudio Imhof, aussi, est en train de vraiment progresser. J'ai également eu des contacts avec les espoirs, dont certains que je connaissais des cadres romands juniors (il s'en est occupé pendant plusieurs années, ndlr). C'est le cas de Valère Thiébaud et de Robin Froidevaux.
Une formation se dessine-t-elle déjà pour la sélection olympique ?
Non, nous voulons amener le maximum de prétendants à Tokyo. La sélection devrait s'opérer naturellement. Les meilleurs émergeront forcément. L'expérience ne sera pas prédominante. Nous donnerons aussi la chance aux jeunes, mais leur laisserons le temps de s'exprimer.
Des JO réussis, pour vous, qu’est-ce que ce serait ?
Je n'en suis pas là ! Je prends les jours et les semaines, les uns après les autres. Pour l'instant, je ne me pose pas encore la question. Le directeur technique saura m'approcher pour me dire ce que seront des Jeux Olympiques réussis pour la fédération et lui.