Christopher DUPERRUT 11 mars 2018 Journal


« On y va ou on n'y va pas ? Ben on y va quand-même ! »

Voilà la question que bon nombre de coureurs s'est posée ce matin en voyant la météo par la fenêtre.

© Guillaume Gachet

Mais finalement il y avait du monde sur la ligne de départ, et du beau monde. Il faut dire que nous sommes en pleine préparation pour la saison, je dirais même en plein affinage de la forme et il faut donc rouler. Alors autant se faire mal à plusieurs que de rouler seul sous la pluie.

Départ sous conduite sur ce circuit d’Arnex-sur-Orbe défini comme casse-pattes. Les chevaux sont lâchés dans la première bosse et cela part au quart de tour, mais ça revient. Plusieurs attaques suivent mais personne ne se dégage jusqu'à la prochaine bosse. Là, quatre hommes sortent sur le haut et creusent rapidement le trou.

Derrière ça se regarde, ça relance mais c’est trop tard, les hommes de têtes s’entendent à merveille et envoient du lourd. « On roulait bien à 320-330 watts, passé 360 lors des relais, c’était pas facile » dira Antoine Aebi à l’arrivée, lui qui rentre d’une course UCI à Antalya. Il avouait tout de même avoir fait une grosse semaine d’entraînement et ne pas avoir de super bonnes jambes en ce début de saison.

Christopher Duperrut ajoutait : « Ça tournait bien devant mais j’étais vraiment à bloc dans les premiers tours. Jonathan Russo faisait forte impression, il était bien le plus fort aujourd'hui, mais le groupe était homogène et c’est pour cela qu’on a pris autant de temps. »

C’est que ce dernier, Jonathan Russo, a fini son apprentissage l’été passé et peut maintenant mieux se concentrer sur le vélo et l’entraînement. Il a ainsi pu effectuer deux camps d’entraînements cet hiver qui portent visiblement leurs fruits puisque c’était la première fois qu’il accrochait un dossard cette année. C’est là que l’on voit toute l’importance de pouvoir ‘’faire le métier’’.

Quant à Adrien Chenaux, lui qui s’est converti au VTT l’année passée avec la magnifique réussite qu'on lui connaît, il n’est qu’au début de sa préparation car la saison de Mountain Bike commence bien plus tard. Qu’importe, la forme est déjà là malgré le peu de kilomètres dans les jambes, car il avoue avoir fait beaucoup de ski de fond cet hiver.

À trois tours de l’arrivée, les spectateurs étaient fixés sur le sort des poursuivants, ils devront se battre pour la 5ème place malgré qu’un groupe se soit formé pour essayer de rattraper la tête de course. Mais avec deux crevaisons qui leur ont fait perdre deux coureurs, les forces ont manqué. Devant, les quatre échappés ont roulé jusqu'à la dernière bosse pour ensuite se jouer la gagne.

Christopher s’est découvert en premier en attaquant à la relance d’Orbe, au pied de la difficulté mais les forces lui ont manqué. Adrien perdait deux longueurs mais revenait au train sur le faux plat du haut avant d’essayer à son tour. C’est ensuite Antoine qui tente sa chance à l’entrée d’Arnex avec Jonathan dans la roue. Ils se détachent de 2-3 longueurs avant le faux-plat final où c’est sauve-qui-peut jusqu'à l’arrivée. Quatre minutes plus tard les poursuivants arrivent l’un après l’autre marqués par les conditions que l’on peut qualifier de « Flahute* ».

*Un Flahute pense que le Tour de France est juste un enchaînement de longues sorties d'entraînement. Une vraie course est celle où il pleut, il fait froid, où les routes sont traîtres et où le prize-money correspond à peu près à l'argent de poche de votre voisin de 8 ans. Mais pour un Flahute, c'est ça, la vraie course !


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