© La Pédale Romande |
À 19 ans, Robin Froidevaux (Akros-Renfer) étonne par ses résultats tant sur la route que sur la piste. Deuxième du Swiss Bike Challenge en 2017, le jeune Morgien apporte un regard lucide sur sa dernière saison et aborde la future année avec un zeste de pression.
Robin, qu’est-ce que tu retiendras de ta saison 2017 ?
J’ai été régulier toute la saison. Après, comme je finissais ma maturité, je ne m’attendais pas à une année énorme. Je voulais seulement marquer mes points élites.
Ton souvenir le plus fort ?
Ma 5e place à la course aux points des championnats d’Europe sur piste espoirs à Anadia (Portugal, ndlr) reste un moment fort. Le podium (3e) en poursuite par équipes à Milton (Canada, ndlr) était aussi un bon souvenir.
Tu n’es donc pas prêt à délaisser la piste ?
Avec mon équipe Akros-Renfer, nous avons souhaité avoir un contrat peu strict. Cela me permet de toujours viser la piste. J’aimerais bien participer à nouveau à des Coupes du Monde et aux championnats d’Europe espoirs. Mon envie de rester sur la piste dépendra beaucoup des places disponibles pour les Jeux Olympiques 2020. Mais, sur cinq sélectionnés, nous devrions être presque douze à prétendre à une place. Passé cette échéance, je ne me vois pas continuer sur la piste. C’est un sport «jeune» et peut-être qu’une nouvelle génération arrivera d’ici les Jeux suivants, en 2024.
Côtoyer les professionnels pour la première fois, ça doit te marquer ?
Ma première expérience chez les professionnels a été vraiment sympathique. C’était au Tour du Jura avec l’équipe développement de Roth (son équipe en 2017, ndlr). Sur ce genre de courses, je n’ai jamais eu aussi mal pour finir avec le peloton. J’étais sorti en excès de confiance des juniors et j’ai vite compris que ce serait compliqué en changeant de catégorie. C’est ainsi dans tous les sports. Mon père, ancien coureur, m’avait averti.
Nourris-tu des regrets sur la dernière saison ?
Je n’en ai pas particulièrement. J’ai simplement trouvé dommage que Roth domine autant les courses nationales. Il n’y a presque qu’une équipe et il a fallu rouler les uns contre les autres. Je passe ainsi souvent près de la victoire. Si j’avais plus roulé pour ma pomme, je pense que j’aurais eu plus de succès…
Après, nous avons tous eu nos victoires dans l’équipe et cette saison m’a mis en confiance. Cela ne m’a pas empêché de prendre des baffes à l’étranger où le niveau est plus élevé. Sinon, j’ai peu de regrets.
Comment expliques-tu ce faible niveau suisse ?
Il y a peu de concurrence sur les courses nationales. Les participants sont bien moins nombreux qu’à l’étranger. Cette saison, cela devrait changer et il pourrait y avoir une bonne rivalité entre IAM Excelsior et Akros-Renfer. Le niveau général devrait s’élever.
Est-ce que tu te consacres désormais entièrement au vélo ?
Depuis l’obtention de ma maturité en juin 2017, je n’ai fait que du vélo. Mais j’aimerais trouver un à-côté pour changer. Je vais peut-être m’inscrire en auditeur libre à l’Université ou quelque chose comme ça.
Que souhaites-tu pour 2018 avec ta nouvelle équipe Akros-Renfer ?
J’espère courir encore plus avec les professionnels et passer un cap. Il me reste trois années espoirs. J’ai tout de même trouvé dommage que la première année amateur soit une aussi longue transition.
Qu’est-ce que tu as pensé de la première édition du Swiss Bike Challenge ?
Je ne connaissais pas au début. Puis, j’ai vu que les classements étaient bien faits et le site très structuré. Malheureusement, j’ai rapidement compris qu’il ne serait pas possible de rattraper Cyrille Thièry au classement après le Tour de Rhodes (rires). Sinon, les articles sont sympas et nous permettent de rester informés sur le cyclisme romand.