Mathieu RODUIT 08 juillet 2018 Interview


Antoine Debons en roue libre

Freiné par les ennuis de santé, le coureur de Martigny connait désormais une belle progression.

© IAM Excelsior

Courir dans une équipe fondée par son club de coeur : voilà un rêve que peu de cyclistes romands peuvent s'offrir. Le jeune Valaisan Antoine Debons (IAM Excelsior), après avoir fait ses premières gammes au VC Excelsior Martigny, a logiquement sauté sur l'occasion quand la nouvelle structure s'est mise en place au Coude du Rhône début 2018.

Et même si la formation est dirigée, entre autres, par son père Alexandre Debons, Antoine l'assure : il ne dispose d'aucun passe-droit. «Au début, je me suis dit que ça allait être compliqué», confie le dessinateur en bâtiment de 20 ans. «Mais, il n'est pas le seul dans le staff et nous savons faire la part des choses.»

Plus important, sans doute, qu'une tunique, Antoine Debons a retrouvé tous ses moyens physiques cette saison. Entre 2015 et 2016, son coccyx lui avait fait des misères. «Nous n'avons jamais vraiment su ce que c'était», explique le grimpeur-puncheur d'IAM Excelsior. «Depuis cette année, je n'ai plus rien.»


Le professionnalisme, un niveau accessible

Alors, Antoine peut rouler l'esprit plus libéré. Cela tombe bien : son calendrier s'étant étoffé par rapport à sa saison chez Roth (en 2017), il affronte une adversité désormais plus redoutable. «C'est ce dont j'avais besoin pour progresser», assure-t-il.

Troisième lors du triplé historique des IAM au GP Valloton 2018, Antoine Debons a accumulé des résultats dans le top 20 sur les courses UCI. «Briller à l'international était important», relève-t-il, bourré de lucidité. «Mon seul regret est le Giro espoirs (malade avant la course, il a fini 90e du général, ndlr).»

À part ce léger bémol, le coureur formé au VC Excelsior aurait immédiatement signé pour une telle saison. «Ma progression, aussi, est satisfaisante», appuie-t-il. Ses limites, il ne les voit pas encore. «Lors des derniers championnats de Suisse, quand j'ai couru avec les professionnels, je me rends compte que ce niveau n'est pas inaccessible si je continue de travailler.»





Rentrer dans le top 10, puis gagner au niveau UCI

Antoine Debons suivra-t-il la voie de ses aînés, Simon Pellaud (Team Illuminate) et Sébastien Reichenbach (Groupama-FDJ), tous deux passés pros après avoir fait leur école de cyclisme à Martigny ? «Pour l'instant, je ne me projette pas trop», murmure-t-il. «Lors de ma dernière année UCI, j'aimerais remporter des courses UCI. Avant cela, rentrer plusieurs fois dans le top 10 est une étape importante».

À 20 ans, Antoine Debons a encore de quoi voir venir. Il n'en reste pas moins avisé sur son futur. «Je pense avoir bien fait d'avoir obtenu mon apprentissage l'été dernier. Si ce ne devait pas marcher dans le vélo, alors je travaillerais dans le bâtiment», tonne-t-il. Tout en gardant les pieds sur terre, le Valaisan n'en perd rien de ses fermes ambitions : passer professionnel.


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