Cédric BUGNON 01 mai 2017 Interview


Jérémy Mengoli : ''S'amuser reste la priorité''

Le Vaudois doit une fière chandelle à Martin Schäppi.

© Benjamin Rod

Jérémy Mengoli ne réalise toujours pas qu'il est devenu champion romand en remportant une épreuve nationale. Jérémy qui ? Au départ de l'épreuve, personne ne connaissait ce coureur qui disputait seulement sa 3e course nationale. Et personne ne se méfiait non plus du maillot des Cyclomaniacs Veveyse. Le club fribourgeois basé à Châtel-St-Denis n'avait même jamais été à pareille fête !

Mais cette victoire ne peut en aucun cas être assimilée à un coup de chance : il fallait être très fort pour résister seul face au retour du peloton pendant 40 kilomètres avec une avance qui n'a jamais dépassé les 01'30'' et une crevaison dans le final ! Cette victoire est une très jolie surprise qui fait beaucoup de bien à un cyclisme sur route fribourgeois plutôt à la peine en ce début de saison.


Jérémy... D'où est-ce que tu sors ?
Jérémy Mengoli : Comment dire... C'est inédit pour moi ! C'est ma 3e course au niveau national seulement. J'ai débuté la compétition l'an dernier avec le GP de Lancy. Avant cela je faisais plutôt des cyclos pour le plaisir avec pour meilleur résultat une 2e place sur la Gruyère Cycling Tour. Mais de là à gagner une course comme celle-ci !

C'est vraiment un grande première. Je m'y attendais pas du tout. Et le staff de mon club qui m'a accompagné sur ma course non plus. Je pense qu'ils devaient avoir les pulsations plus élevées que moi ! Le matin, je me disais qu'une 10e place ce serait déjà une excellente performance.


Peux-tu nous raconter ta course ?
La course a démarré pied au plancher. Les 2 premiers tours étaient vraiment intenses et il y a déjà eu une bonne sélection. Puis il y a eu une accalmie vers la mi-course. Je suis parti juste après, ''en facteur'' dans une bosse, sans attaquer. Ce n'était même pas voulu : je menais le peloton et lorsque je me suis retourné, j'ai vu qu'il y avait 20 mètres d'avance. J'ai décidé de poursuivre en restant assis sur ma selle, en mode CLM et mon avance a augmenté jusqu'à 1'30''. J'étais le premier surpris de prendre une telle avance.

J'ai eu un gros coup de chaud en fin de course avec une crevaison lente de la roue avant à 9 kilomètres de l'arrivée. Je me suis arrêté pour trouver une roue, mais les accompagnants des autres équipes n'étaient pas disposés à m'aider. Puis Martin Schäppi, qui assistait à la course en spectateur, a enlevé la roue de son vélo pour me la prêter. S'il n'avait pas été là, c'était cuit ! Et je tiens encore à le remercier. Après cette mésaventure je suis reparti à bloc car je pensais que le peloton allait revenir fort. J'ai pu creuser à nouveau l'écart et j'ai compris dans la dernière bosse, à 2.5 kilomètres de la fin, que j'allais l'emporter. J'ai bien pu profiter de l'instant.

Je tiens à remercier mon staff qui m'a énormément poussé, cela m'a donné de l'énergie. Mais il faut aussi rester humble et je sais que je n'étais de loin pas le plus fort, mais je pense avoir été audacieux en poursuivant mon effort. Et chanceux aussi d'être tombé sur Martin. Je n'en reviens toujours pas !


Est-ce que cette victoire te donne des idées pour la suite ?
Pour le moment, c'est difficile à dire. Je vais continuer à faire des courses. Ma prochaine course nationale sera le Tour de Berne et on verra bien ce que je pourrai faire là-bas. Je ne vais pas changer ma façon de courir, l'important pour moi c'est de continuer à m'amuser. Le vélo est ma passion mais mon objectif n'est pas de viser le plus haut possible. Par exemple, je ne souhaite pas passer élite. Mon but reste le plaisir et de vivre des bons moments avec mon club. Et si les résultats viennent, tant mieux !


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