Mathieu RODUIT 07 juin 2018 Interview


Martin Schäppi : «Passer pro n’est pas une obsession»

Le coureur de Moudon (VD), troisième du Swiss Bike Challenge, ne se met pas de pression pour son avenir.

© ACCV.ch

Il a été l’un des hommes forts de la saison sur route en Suisse romande. Martin Schäppi, qui occupe la troisième rang provisoire du Swiss Bike Challenge, avec 100 points, se livre sans retenue sur ses faits de gloire de 2018 et sur son avenir dans le cyclisme.

Martin, le saut chez IAM Excelsior semble s’être plutôt bien passé pour toi avec une victoire, au GP Valloton. En parallèle, tu as obtenu de bons résultats UCI. Te montres-tu pleinement satisfait ?

Au niveau UCI, comme depuis deux ou trois ans, je suis toujours présent, mais il me manque le top résultat. Dans une échappée de quinze, je rentre souvent dans le top-15. Mais voilà, je n’arrive pas à entrer dans les dix ou cinq premiers. Je sais que physiquement, je tiens la route. Il me manque encore un petit truc.

Cela est aussi dû à mes caractéristiques. Je ne suis pas un grand sprinteur. J’ai quand même des watts, mais je suis trop lourd pour passer les bosses. Je n’ai pas vraiment les caractéristiques pour m’imposer. Cela étant, il reste les chronos et ils sont peu nombreux dans la saison. Je n’en ai pas couru depuis le début de la saison. C’est compliqué de me montrer dans des domaines où j’ai mes forces. Cela étant, je ne peux pas entraîner le chrono sur le plan suisse ou international.

Qu’est-ce que t’apportes une victoire au GP Valloton sur ta saison ?

C’est plus mentalement, je dirai. Après, ce n’est pas avec cela que je vais passer professionnel ou non. C’est toujours une course de gagner quand même et sur une nationale, il y a quand même un petit niveau. Derrière moi, il y avait de bons coureurs. Après, je reste sur terre. Ce n’est pas cela qui va changer ma carrière.

À 21 ans, les portes du professionnalisme se rapprochent peu à peu. En fais-tu une obsession ?

Je n’en fais pas une obsession. Le problème en Suisse, c’est que nous ne pouvons pas vivre du cyclisme à ce niveau-là. Soit tu passes un cran supérieur, soit tu prends le vélo différemment. Maintenant, j’ai la vision de passer pro. Je ne vais pas mourir si je n’y arrive pas. Mais c’est un objectif et nous verrons comment ça se passe.

Ressens-tu une pression supplémentaire liée à cette ambition ?

Ce sont des années charnières. D’ici cette saison ou la saison prochaine, il faudra voir comment cela se profile. Sur chaque course, tu donnes le meilleur de toi et tu regardes comment cela se passe à la fin. Je ne mets pas plus de pression que cela.

L’équipe est bâtie pour te propulser à l’échelon supérieur. Est-ce différent dans l’approche par rapport à BMC Development ?

Déjà, l’équipe IAM Excelsior a un super programme. Après, il fallait mettre des choses en place, car il s’agit d’une nouvelle équipe. Maintenant, cela commence à bien se structurer. Je suis assez content pour le moment.

C’est un autre budget que ce dont pouvait bénéficier BMC Development. Les coureurs ont aussi un autre niveau. Mais, au niveau de la structure, nous nous approchons de celle de BMC Devo à l’époque.

As-tu coché de futures échéances cruciales ?

Je courrai les championnats de Suisse après le Giro Espoirs. Je ne connais pas encore la suite du programme. Les championnats d’Europe et le Tour de l’Avenir, je n’ai aucune idée si j’y serai pour l’heure. Puis, à la fin de l’année, je devrai disputer encore des courses UCI.

Sais-tu déjà de quoi 2019 sera fait ?

Honnêtement, je n’ai vraiment rien de concret. Si tout se passe bien jusqu’à la fin de l’année, je devrais pouvoir rester avec IAM Excelsior.


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